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INC. & Filles : Les successeures invisibles

AO-Article« Il est crucial pour l’avenir économique du Québec de favoriser au maximum la relève québécoise » dira Liliane Laverdière, Vice-présidente, Développement des affaires Est-du-Québec et Services spécialisés du Mouvement Desjardins.

Tout le monde en parle ! Le Québec manque cruellement d’une relève entrepreneuriale. En 2005, dans une étude sur la relève entrepreneuriale au Canada, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) remarquait qu’environ 70 % des propriétaires d’entreprise prendront leur retraite d’ici 2015.

Mes recherches sur le transfert des PME m’ont fait constater que les femmes ne sont pas considérées comme des successeurs naturels à la direction des entreprises familiales. Certes, une femme qui hérite, aujourd’hui, de la direction d’une entreprise familiale, n’est plus considérée comme une exception. Nous avons des modèles de réussite comme Mariette Clermont, ancienne Présidente de Mariette Clermont Inc, qui a succédé en 1976, à la direction de l’entreprise familiale – mais il reste toujours du chemin à faire.

Les femmes sont souvent considérées comme les successeurs par défaut d’un successeur masculin absent ou d’un prédécesseur malade. Un autre élément qui vient appuyer ce fait, est le processus de succession mis en place – qui est très différent quand il s’agit d’un successeur féminin. L’apprentissage en entreprise et le mentorat par le prédécesseur sont moins longs. Dans certaines situations, comme dans le cas d’un décès subit du propriétaire, ils deviennent quasi-inexistants.

Dans un contexte où les entreprises familiales sont une force vive  de l’économie québécoise, l’un des défis importants auxquels font face les propriétaires d’entreprise et le gouvernement est  la pérennité des PME. La question à se poser ici est  la suivante : quelle place accorde-t-on aux femmes dans la succession à la direction de l’entreprise familiale ?

Au Québec et au Canada, il existe peu d’études sur le rôle des femmes dans l’entreprise familiale. La recherche sur le transfert des entreprises familiales néglige un peu ce sujet. L’étude « Prendre  les rênes de la PME familiale et se faire accepter » de Vivi Koffi et de Jean Lorrain, pourrait servir de référence sur le processus de succession dans une entreprise fondée par un homme – par rapport à une entreprise fondée par une femme.

Les propriétaires d’entreprise familiale devraient-ils être sensibilisés à faire plus confiance au potentiel économique que représentent les successeurs féminins ? La passion entrepreneuriale n’a pas de sexe. D’ailleurs, l’Indice entrepreneurial 2012 le dit : « L’entrepreneuriat québécois est de moins en moins sexué !».

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