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Ce qu’il faut retenir du Forum sur l’économie numérique au Cameroun

« Comment réussir l’économie numérique au Cameroun? ». C’est le thème cette première rencontre à Yaoundé organisée à la demande du président de la République Paul Biya. Ce Forum international de 3 jours, a mobilisé près de 200 participants qui se sont attardés à rêver du Cameroun numérique du futur. Mais plus que d’imaginer le futur, l’événement qui s’est tenu à Yaoundé a aussi été l’occasion de mobiliser des fonds  en faveur des projets innovants afin de favoriser le développement de l’économie numérique au Cameroun. 

C’est notamment ce à quoi ont servi les différents ateliers qui se sont tenus durant le forum. Réunissant experts locaux et internationaux, ces séances ont permis de faire un état des lieux de la situation au Cameroun, définir les besoins du pays en matière d’économie numérique, mais également de s’inspirer des meilleurs pratiques d’autres pays. Les rapports qui en sont ressortis ont servi à dévoiler en plénière, devant plusieurs membres du gouvernement camerounais, environ 26 pistes solutions. 

L’amélioration des TIC, l’enseignement à distance, les modes de financement, les infrastructures, le cadre juridique, voilà un aperçu des domaines que le Cameroun souhaite mettre de l’avant grâce à des partenariats avec les institutions, les promoteurs et start-up locaux, les entreprises et investisseurs nationaux et internationaux. En termes d’objectifs financiers, on parle d’aller au-delà de la contribution au PIB de 5% en 2016 à 10 % en 2020, avec une création d’emplois directs passant de 10.000 en 2016 à 50.000 en 2020 et accélérer la hausse d’impôts qui étaient de 136 milliards de FCFA en 2016, à 300 milliards en 2020. Pourquoi 2020? Car d’ici là, on prévoit le doublement de l’utilisation des fonctionnalités d’internet. Celle de l’usage des téléphones intelligents comme voie d’accès à Internet atteindra 50% en 2020 comparativement à 20% aujourd’hui. De plus, les connections de machine à machine croitront fortement : de 4,9 milliards aujourd’hui à 12,2 milliards en 2020. Enfin, la croissance du commerce en ligne ou e-commerce est et sera spectaculaire, 1,500 milliards de dollars en 2015, 4,100 milliards de dollars en 2020. 

Parmi les projets qui ont attiré mon attention, précisons:

  • La mise sur pied d’une cité numérique, grâce à un partenariat entre le gouvernement camerounais à travers son ministère des Postes et télécommunications et un Consortium canadien représenté au sein de la délégation. Les deux parties se sont engagées à mettre sur pied deux centres d’excellence du numérique à Douala et Yaoundé, afin de faire ressortir les champions de l’économie locale, les entrepreneurs et start-ups.
  • Une meilleure couverture Internet est également prévue, ce notamment grâce à un nouveau partenariat que la Camtel (l’opérateur public de téléphonie du Cameroun) pourrait développer avec un investisseur canadien pour atteindre les zones rurales via le satellite.
  • La Campost (l’opérateur postal public camerounais, qui propose également des services bancaires et des solutions numériques) voudrait quant elle créer un porte-monnaie électronique pour rendre les paiements électroniques accessibles aux bayam-sellam, un mot qui désigne principalement les femmes vendeuses de vivres au marché.

Il va sans dire que j’ai très hâte de voir ces projets se concrétiser et je tâcherai de suivre leur évolution, surtout que plusieurs des partenaires sont canadiens, alors on entendra parler d’eux! À préciser toutefois que le pays ne part pas de rien, et présente même de nombreux atouts en matières numérique.

S’agissant du taux moyen de pénétration d’Internet, même si l’Afrique accuse un retard,  elle le comble à grande vitesse (15% de croissance par année), alors que c’est 16,5% pour le Cameroun. Par ailleurs, sans que soient pris en compte les grands travaux en cours, le pays occupe la 6e place en Afrique sub-saharienne pour le taux d’électrification, selon the Global Energy Architecture Performance.[source]

Quant au taux de pénétration de la connexion mobile en Afrique, il est passé de 25% en 2000 à 78% présentement en Afrique, alors que le Cameroun enregistre un taux de pénétration de 80%, largement supérieur à la moyenne mondiale qui vient de franchir le cap des 50%.

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